Bamako, 31 octobre 2025. Depuis septembre, les attaques du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM) continuent de perturber l'approvisionnement en carburant de plusieurs localités maliennes dont la capitale Bamako. Après une récente alerte de l'ambassade des USA au Mali, appelant ses citoyens à quitter le pays, un compte X identifié troll a faussement annoncé que la Russie a également lancé la même demande à ses ressortissants. Nous faisons le point sur les chancelleries qui ont appelé leurs ressortissants à quitter le Mali.
Le 30 octobre, le ministère malien des Affaires étrangères a adressé aux missions diplomatiques et postes consulaires accrédités au Mali une correspondance. Il dit constater, « depuis quelques jours, la multiplication de messages de certaines chancelleries, alertant sur des menaces sécuritaires et invitant, dans des termes inquiétants, leurs ressortissants ou personnels à quitter le territoire malien. » Voici une liste des pays concernés au moment de la rédaction de cette fiche.
Ambassade des États-Unis

Le 28 octobre, l'ambassade des États-Unis au Mali a publié sur son site Internet une alerte de sécurité. Dans celle-ci, elle a appelé les citoyens américains « à quitter le pays immédiatement par avion commercial », en raison de « l'imprévisibilité de la situation sécuritaire à Bamako ».
« Il est fortement recommandé aux citoyens américains de privilégier les vols commerciaux, car les routes terrestres vers les pays voisins peuvent s'avérer dangereuses en raison des attentats terroristes perpétrés le long des axes routiers nationaux. Les citoyens américains qui choisissent de rester au Mali sont invités à préparer un plan d'urgence pour faire face à toute situation d'urgence, y compris la possibilité de se confiner sur place pendant une période prolongée », conseille à ses citoyens la chancellerie américaine.
Allemagne
Après les États-Unis, l’Allemagne a également invité, le 29 octobre, ses ressortissants à quitter le Mali. Il a aussi motivé sa décision par la situation sécuritaire dans le pays. « Depuis septembre 2025, des groupes terroristes visent le transport de carburant sur les principaux axes routiers du tronc dans le Sud-ouest du pays. En conséquence, il y a une pénurie d'essence et de diesel dans la capitale, Bamako, qui s'accompagne de restrictions considérables sur la vie publique », renseigne le ministère allemand des Affaires étrangères.
Le département allemand évoque en outre d’autres incidents sécuritaires antérieurs enregistrés dans la capitale malienne et dans le Sud malien. « En septembre 2024, des attaques terroristes contre une école de gendarmerie à Faladié et une base de l'armée malienne à Sénou se sont produites dans la capitale Bamako. En juillet 2025, il y a eu des attaques coordonnées contre des cibles militaires et civiles dans divers endroits du sud du Mali », ajoute-t-il. Au regard de ces incidents, estime-t-il, « une prudence particulière est également prise dans la capitale ainsi que dans le Sud du Mali ».
Le Royaume-Uni
Le ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, pour sa part, « déconseille désormais tout voyage vers la capitale, Bamako, et continue de déconseiller tout voyage dans le reste du Mali », a annoncé sur ses réseaux sociaux son ambassade à Bamako.
Sur son site Internet, le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) a appelé les citoyens britanniques encore dans le pays à « partir immédiatement par vol commercial » s'ils « estime(nt) que cela ne présente aucun danger ».
« L'aéroport international de Bamako est ouvert et des vols commerciaux sont toujours assurés. Il est fortement déconseillé de quitter le Mali par voie terrestre vers les pays voisins, car cela est trop dangereux en raison des attentats terroristes perpétrés le long des routes nationales » s'adresse-t-il à ses citoyens.
L'Italie et l'Australie
Outre les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, d'autres sources indiquent que l'Italie et l'Australie (via leurs ministères des Affaires étrangères) font également partie de la liste des pays ayant déconseillé Bamako à leurs ressortissants, en raison de la situation qui y prévaut.
Le ministère malien des Affaires étrangères affirme, dans sa lettre du 30 octobre, respecter « la décision souveraine des États ». Cependant, il indique vouloir « attirer l'attention des missions et postes consulaires sur la nécessité d'une information du département (ministériel des Affaires étrangères) à travers les canaux appropriés. »
Nous reviendrons en profondeur, dans nos prochaines publications, sur la situation de pénurie de carburant au Mali.




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